POURSUIVRE, ACCENTUER, ACCELERER

Par Jean-François Touzé

Pour être mille fois répété, un mensonge ne devient pas pour autant une vérité.Il peut, en revanche, refroidir les tièdes, faire douter les moins armés et fléchir les plus faibles.

Tout est dans Sun Zu: "porter la discorde chez l'ennemi". Et, à vrai dire, certains se prêtent volontiers au jeu, à l'instar de tel ou tel ancien Premier ministre, de tel ou tel député pusillanime ou de ces militants UMP dont un adjoint au maire d'un arondissemnt de Marseille qui ont crut bon, parce qu'ils étaient musulmans, de siffler François Fillon en déplacement le week end dernier, ce qui, dans un mouvement politique bien tenu, devrait conduire à une exclusion immédiate.

L'enfumage scélérat d'une partie des médias, de Libération au Monde en passant par Marianne et le Nouvel Obs visant à faire apparaître le Président de la République comme un ennemi de la République et une menace pour l' Etat de droit, l'offensive générale des associations pro immigration relayée par la nomenklatura de Bruxelles assimilant dans un raccourci hideux la France de Sarkozy et celle de Vichy, n'ont d'autre but  que la déstabilisation du gouvernement et d'une majorité dont le caractère composite, s'il fut au temps des succès faciles, des avantages certains et des carrières prometteuses un gage de cohésion, est aujourd'hui que le temps est redevenu gros et que la perspective d'une victoire de la gauche ouvre a certains des horizons nouveaux, un réel  facteur d'affaiblissement.

Ce qui menace Sarkozy, ce n'est pourtant pas qu'il en fasse trop sur les retraites ( on est loin encore de la nécessaire capitalisation), sur la réduction des déficits, sur la libération des énergies, sur la maîtrise des flux migratoires et sur le rétablissement de la sécurité ( tolérance zéro) c'est qu'il n' en fasse pas suffisamment, qu' il n'aille pas assez loin, pas assez vite, pas assez fort.

La prochaine Présidentielle se gagnera a droite... pas au centre. Pas dans le nomansland verdâtre.

Ceux qui lancent leurs chiens contre la politique de Sarkozy ne voteraient de toutes façons pas pour lui. C'est son camp qu'il doit rassembler dans les dix huit mois qui viennent, ces femmes et ces hommes qui veulent à la fois les libertés économiques, collectives et individuelles et le retour de l'autorité et de la fermeté de l'Etat, qui attendent du gouvernement qu'il en finisse avec les carcans structurels qui interdisent à la France l'espoir d'une prospérité retrouvée à moyen terme et qui exigent que leur sécurité soit assurée en tout lieux et à toute heure.

Il n'est pas indifférent que le dernier baromètre Ipsos Le Point, Nicolas Sarkozy gagne 20 points chez les sympathisants FN. Ce qui fut la clé de l'élection de 2007 le sera tout autant en 2012.

Cela effraie Laurent Joffrin dont l'édito dans le numéro de Libé de ce mardi est  un modèle de saloperie, ou Jean François Kahn? Tant mieux. Cela montre que la voie est bonne, qu'elle doit être poursuivie. Et surtout accentuée. Le parlement européeen? la Commission? Les nouveaux Père Duchesne? Aux orties... Même pas mal.

A droite toute donc. La vraie défense de la République c'est dans notre camps qu'elle se fera. Les autres, ceux du centre et d'ailleurs, suivront le moment venu quand ils sauront ou souffle le vent. Comme toujours...